Consommer plus de protéines végétales pour préserver l’environnement

Alors que la problématique de la déforestation en Amazonie, notamment afin de produire toujours plus de soja destiné à l’alimentation du bétail, se fait enfin entendre, d’autres voies existent pour cultiver le soja de façon responsable et profiter des bienfaits des protéines végétales. Car, à la base le soja est une plante qui a tout pour aider à préserver notre environnement mais aussi notre santé. Éléments d’éclairage sur cette plante trop souvent méconnue et sa culture à la française. 

Protéines végétales : le meilleur choix, c’est le soja 

Les protéines(1) – avec les glucides et les lipides – représentent l’une des trois grandes familles de macronutriments contribuant aux apports en énergie indispensables pour l’être humain et permettant aussi de générer et réparer les cellules.

Les protéines sont constituées d’acides aminés, nécessaires pour faire fonctionner l’organisme : il en a besoin de 20 en tout et sait déjà en fabriquer 11. Quant aux 9 autres, on les appelle « essentiels » car l’organisme ne peut s’en passer or il est incapable d’en synthétiser suffisamment pour satisfaire nos besoins. Ils doivent donc être apportés par notre alimentation.

Alors quitte à choisir un aliment pour se nourrir, autant miser sur le bon ! Et dans la famille des légumineuses, le soja présente des caractéristiques nutritionnelles exceptionnelles : présence de ces fameux 9 acides aminés essentiels, zéro apport en cholestérol, peu d’acides gras saturés et une majorité d’acides gras insaturés (dont oméga-3). Une solution idéale pour rééquilibrer son apport en protéines entre la part du végétal et de l’animal. 

Protéines végétales : bon pour moi… et bon pour le climat

Tout est désormais corrélé : environnement, climat, écologie, développement durable… autant de mots pour décrire une urgence, évoquée cette année encore à la COP25 ; une urgence à laquelle nous pouvons répondre par différents moyens. Et l’alimentation en est un : « La santé et la prospérité de l’humanité sont directement liées à l’état de notre environnement »(2) explique l’ONU dans son rapport L’avenir de l’environnement mondial (mars 2019). L’institution mondiale propose un changement de modèle car « la perspective d’une planète saine pour l’avenir et pour des personnes en bonne santé repose sur une nouvelle façon de penser ». En effet, nourrir cette population grandissante représente un des enjeux majeurs mondiaux tant sur le plan de la santé humaine, avec un apport en « bonnes » protéines (animales et végétales), que sur la santé de la planète, avec une meilleure gestion des ressources naturelles.

En ce qui concerne la santé des Hommes, le rapport de l’ONU recommande par exemple de mieux équilibrer sa consommation entre protéines animales et protéines végétales, une position partagée par Santé Publique France. D’ailleurs, sa dernière campagne en date (octobre 2019) préconise notamment une augmentation de la place des légumineuses – dont le soja fait partie – dans notre alimentation.

Quant à la santé de la planète, consommer plus de protéines végétales est une préconisation qui s’inscrit dans une conscience écologique portée et partagée par les ONG, institutions, pouvoirs publics et société civile. Désormais, la dimension environnementale dans l’agriculture résonne de plus en plus : « l’agriculture verte détient un énorme potentiel pour transformer le secteur agricole de manière à ce que tout le monde puisse accéder à une alimentation nutritive et en même temps garantir la conservation des ressources naturelles précieuses »(3), a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO en octobre 2019, qui rappelle la nécessité d’une transformation verte qui « pollue moins l’environnement et qui consomme moins d’eau ». 

Les consommateurs sont donc encouragés à opérer une transition vers des modes d’alimentation sains, nutritifs et moins néfastes pour l’environnement. Ils peuvent déjà agir en faisant les courses, car mieux qu’un bulletin de vote, leur façon de consommer peut avoir un réel impact pour faire bouger les lignes. 

En quoi le soja est-elle une plante vertueuse pour l’environnement ?

Ainsi, dans la suite logique de tout ce qui a été évoqué précédemment, le soja comme source de protéines végétales, se démarque pour ses qualités nutritionnelles mais aussi pour ses caractéristiques positives sur l’environnement. 

En effet, c’est l’un des rares végétaux qui soit capable de capter naturellement l’azote de l’air pour assurer sa croissance, ainsi on peut le cultiver sans engrais azotés de synthèse fortement émetteur de gaz à effet de serre : « L’apport d’azote humain au sol, sous forme d’engrais, renforce l’effet de serre : environ 60 % de l’oxyde nitreux est émis par les champs fertilisés, les fumiers et d’autres sources agricoles », explique Mahesh Pradhan(4), expert en pollution par les nutriments du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Le soja, en tant que plante auto-suffisante, contribue ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à améliorer la fertilité des sols pour les cultures suivantes et à maintenir ainsi la pureté des eaux souterraines.

De plus, grâce à ses longues racines ramifiées plongeant dans le sol pour y puiser l’eau en profondeur et se nourrir, le soja permet une culture plus raisonnée en gestion des ressources en eau : par exemple en France, le soja peut se cultiver sans irrigation dans les sols profonds à bonne réserve en eau et dans les contextes climatiques plus favorables comme ceux des bassins de l’Est, de la vallée du Rhône à l’Alsace, où les deux tiers des surfaces ne reçoivent que de l’eau de pluie.

 Le soja présente un autre bienfait direct pour l’environnement : il ne nécessite que très peu de traitements phytopharmaceutiques car il résiste bien aux maladies et aux attaques de ravageurs. S’adaptant bien au désherbage mécanique, le recours aux produits de protection des plantes est donc très limité. 

Le soja français, un modèle à suivre face aux enjeux climatiques

Le soja français est cultivé sans OGM (règlementation européenne qui interdit la culture de soja OGM) contrairement à celui d’Amérique (Nord et Sud) et il existe différentes variétés de semences, destinées en majorité à l’alimentation animale mais aussi à l’alimentation humaine à travers des produits tels que desserts, boissons, galettes, tofu … Un marché nouveau et en croissance du fait de l’évolution des modes de consommation (végétarisme, flexitarisme…) et d’une prise de conscience écologique.

C’est dans ce contexte et dans le but de mieux faire (re)connaître et mettre en valeur les graines de soja produites en France ainsi que les produits transformés qui en sont issus, que Terres Univia(5) a lancé en 2018 la Charte Soja de France. Ainsi, les producteurs de soja vont encore plus loin que la garantie du caractère non OGM en développant des engagements de durabilité qui reposent notamment sur le respect des bonnes pratiques techniques, sanitaires, environnementales et sociales à toutes les étapes de la filière. La traçabilité est, elle, garantie par de nombreux engagements, et notamment par la ségrégation des lots(6).

Outre cette Charte, cela fait déjà 30 ans que les membres de Sojaxa (Alpro, Sojasun, Soy, St Hubert, LSDH) se sont réunis autour de valeurs communes : offrir au consommateur le meilleur du soja, dans le respect de la tradition, de la sécurité et de la naturalité. Pour ce faire, ils ont notamment développé leurs propres filières tracées pour éviter toute contamination de la graine jusqu’à l’assiette. 

« Le soja français que nous défendons chez Sojaxa, répond aux nouvelles attentes de consommation contemporaine : il conjugue local, santé à travers la qualité nutritionnelle des protéines du soja et respect de l’environnement, le tout en se faisant plaisir ! » indique Fréderic Terrisson, responsable environnement Sojaxa.

De plus, le soja français est cultivé sur des surfaces à usage agricole et apporte la garantie de 0 déforestation, contrairement – là encore – au soja américain, brésilien ou argentin où une grande partie des sols de culture a été déforestée avec des impacts sur le stockage de carbone mais aussi sur la biodiversité avec la destruction d’écosystèmes naturels précieux (Amazonie, Gran Chaco…). À noter également que ces pays pratiquent l’épandage aérien de pesticides, un procédé interdit en France. 

Alors qu’il soit utilisé pour l’alimentation animale ou qu’il soit directement consommé par l’Homme, le soja cultivé de manière responsable, comme c’est le cas en France, ouvre la voie à une nouvelle forme de pratique agricole « verte » qui permet de ménager la planète et avoir un impact positif sur l’environnement. 

« Dans un monde en transition, le choix de notre alimentation sera déterminant face aux enjeux environnementaux de demain, et impliquera de bâtir un nouveau modèle alimentaire respectueux des ressources et en accord avec nos nouveaux modes de consommation. À travers Sojaxa, nous avons pour mission de faire connaître au plus grand nombre les atouts nutritionnels et environnementaux des aliments au soja français, d’inciter à une alimentation diversifiée et équilibrée, et ainsi, de participer à créer un avenir alimentaire durable » conclut Olivier Clanchin, Président de Sojaxa.

(1) https://www.anses.fr/fr/content/les-prot%C3%A9ines
(2) https://unfccc.int/fr/news/onu-les-dommages-environnementaux-mettent-des-millions-de-vies-en-danger
(3) http://www.fao.org/3/a-i6345f.pdf
(4) https://www.unenvironment.org/fr/actualites-et-recits/recit/pourquoi-la-gestion-de-lazote-est-essentielle-lattenuation-des
(5) L’Interprofession des huiles et protéines végétales
(6) https://www.terresinovia.fr/-/soja-de-france-une-charte-pour-valoriser-les-graines-made-in-france-non-ogm