La Sojaxa répond aux questions les plus fréquentes sur le soja

Sojaxa, l’association pour la promotion des aliments au soja français était présente le 6 octobre dernier aux Journées d’Études de l’Association Français des Diététiciens Nutritionnistes (AFDN) à Tours. Lors de ce symposium, Gwenaële Joubrel, Directrice scientifique de Sojaxa, et le docteur Corinne Chicheportiche-Ayache, médecin-nutritionniste ont répondu aux questions que se posent les patients sur les produits au soja français.

Pourquoi végétaliser son alimentation ?

Végétaliser son alimentation constitue une attitude éco-responsable, tout en bénéficiant d’apports nutritionnels de qualité. Encouragée par le PNNS 4, l’intégration des légumineuses (soja, pois chiche, lentilles, etc) dans son alimentation est une solution pour diversifier les sources de protéines. Fort de ces atouts nutritionnels, les produits au soja (plats préparés desserts, aides culinaires, etc) sont simples à cuisiner, à consommer et contribuent ainsi à faciliter l’accès à des protéines végétales de qualité.

Protéines animales ou végétales : que choisir ?

Quel que soit le type de protéines, animales ou végétales, elles sont toutes composées d’acides aminés qui sont les briques élémentaires qui les constituent. Les protéines de soja, qui se rapprochent des protéines animales, contiennent les 9 acides aminés essentiels à l’organisme. Les sources végétales de protéines apportent aussi des fibres, souvent insuffisamment consommées, et limitent la présence de graisses saturées contrairement aux protéines animales. Elles fournissent des vitamines comme la B12, des minéraux tels que le fer et le cuivre, ainsi que des antioxydants sous forme de polyphénols. De plus, le soja est riche en vitamines des groupes B et E, et ne contient pas de cholestérol.  Par ailleurs, il est important de noter qu’une consommation excessive de sources de protéines animales peut entraîner une surcharge en graisses, notamment des graisses saturées. Ainsi, manger sainement se traduit par un équilibre entre les protéines animales et végétales, alliant bénéfices santé et respect des enjeux environnementaux et alimentaires de demain.

Quelles recommandations pour les patients végétariens / végétaliens ?

Aujourd’hui, de plus en plus de patients adolescents ont adopté un régime végétarien ou végétalien (sans produit d’origine animale). Pour le premier, les directives canadiennes et américaines¹²³ signalent qu’il n’y a pas de préoccupations nutritionnelles particulières à prendre en compte.

En revanche, pour les patients suivant un régime végétalien, il faut faire attention aux carences en zinc, iode, calcium, fer, vitamines B et oméga 3. Le docteur Chicheportiche-Ayache préconise de prescrire aux patients végétaliens un bilan biologique chaque année afin de s’assurer qu’ils ne sont pas carencés.

Dans les deux cas, les aliments au soja assurent des apports en protéines de haute qualité, en certains micro-nutriments (par exemple en calcium et en vitamine D pour les aliments au soja enrichis) et un équilibre des apports lipidiques.

Soja et isoflavones : en savoir plus

Les phytoœstrogènes sont des composés naturels des plantes, qui font partie des polyphénols, présents dans tous les végétaux. Les polyphénols aident les plantes à se défendre contre les bactéries ou virus présents dans leur environnement. Chaque plante produit des polyphénols spécifiques. Dans le soja, ce sont des isoflavones, comme dans d’autres légumineuses (lentilles, pois et pois chiches, haricots). Les isoflavones du soja sont la génistéine, la daïdzéine et la glycitéine et elles ont une oestrogénique 1 000 fois plus faible que les œstrogènes.

L’ANSES recommande de consommer au maximum 1 mg d’isoflavones par kilogramme de poids corporel par jour, ce qui représente 60 mg par jour pour un adulte de 60 kg ou 20 mg par jour pour un enfant de 20 kg.

En France, la consommation d’aliments au soja est assez faible et ce même pour un consommateur régulier : un adulte qui consomme des produits au soja 1 à 2 fois par semaine serait exposé en moyenne à 31,7 mg d’isoflavones⁴, un taux parfaitement compatible avec les recommandations de l’ANSES. Il est important de noter que ces recommandations ne prennent pas en compte les compléments alimentaires à base de soja.

Concernant le lien entre la consommation de soja et les cancers hormonodépendants, en 2017, un rapport d’expertise collective internationale a conclu que l’association entre la consommation de soja et le cancer du sein n’était pas scientifiquement établie. De plus, pendant ou après un cancer du sein, les aliments au soja peuvent être consommés, de façon modérée5, c’est-à-dire 1 ou 2 aliments au soja par jour (attention, pas les compléments alimentaires).

Le soja a-t-il vraiment des bienfaits sur la santé cardio-vasculaire ?

Les aliments au soja sont pauvres en graisses saturées, leur consommation contribue à limiter la consommation globale de graisses saturées et à maintenir un taux circulant de LDL cholestérol. Par ailleurs, l’effet hypocholestérolémiant des protéines de soja a été reconnu par l’Afssa (ancien nom de l’ANSES) en 2005 et confirmé par des études récentes6. La consommation d’un verre de jus de soja par jour pourrait entrainer une réduction de la tension artérielle systolique jusqu’à 4,3 mmHg7. Dernier effet bénéfique, les isoflavones de soja pourraient être profitables à la fonction endothéliale contribuant au maintien de l’élasticité des artères8.

Peut-on manger des aliments au soja à tout âge ?

L’ANSES a émis des recommandations spécifiques pour des sous-groupes de la population comme les femmes enceintes et allaitantes, les enfants de moins de 3 ans et les femmes avec des antécédents personnels ou familiaux de cancers du sein. Concernant les femmes enceintes, il est recommandé de ne pas consommer plus d’un aliment par jour contenant du soja pendant la durée de la grossesse mais aussi l’allaitement. Pour les enfants de moins de 3 ans, il est déconseillé de consommer des aliments au soja. Après cet âge, ils peuvent être progressivement incorporés pour participer à la diversification alimentaire.

Votre patient est hypothyroïdien, peut-il consommer des aliments au soja ?

Pour les patients hypothyroïdiens, la question de la consommation d’aliments à base de soja peut se poser. Les aliments au soja n’ont aucun impact sur le fonctionnement normal de la thyroïde5.

Cependant, si le patient est traité avec du Levothyrox, et que la consommation de produits au soja est antérieure au démarrage du traitement, il n’est pas nécessaire de modifier l’alimentation9. En revanche, si la consommation a débuté après l’initiation du traitement, il est conseillé d’espacer la prise du médicament de la consommation d’aliments à base de soja pour éviter toute interférence10,5.

Si vous souhaitez en apprendre plus sur les produits au soja et leurs nombreux atouts et bénéfices santé, le livret d’informations « Tout apprendre sur la composition nutritionnelle des aliments au soja » est disponible sur simple demande auprès de Sojaxa à l’adresse contact@sojaxa.com.

Sources : 

¹Recommandations Craig WJ, Mangels AR; American Dietetic Association. Position of the American Dietetic Association: vegetarian diets. J Am Diet Assoc. 2009 Jul;109(7):1266-82. doi: 10.1016/j.jada.2009.05.027. PMID: 19562864.

²Guide alimentaire canadien : https://guide-alimentaire.canada.ca/fr/

³Les régimes végétariens chez les enfants et les adolescents. M Amit, Société canadienne de pédiatre, comité de la pédiatrie communautaire. Paediatr Child Health. 2010 May-Jun ; 15(5) : 309-314.

⁴Par semaine ; données internes Sojaxa

5Messina et al, 2021. Neither soyfoods nor isoflavones warrant classification as endocrine disruptors: a technical review of the observational and clinical data. Critical Reviews in Food Science and Nutrition, 2021. DOI:10.1080/10408398.2021.1895054

6Agnieszka Barańska et al. Effects of Soy Protein Containing of Isoflavones and Isoflavones Extract on Plasma Lipid Profile in Postmenopausal Women as a Potential Prevention Factor in Cardiovascular Diseases: Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials. Nutrients . 2021 Jul 24;13(8):2531. doi: 10.3390/nu13082531.

7Richardson SI, Steffen LM, Swett K, Smith C, Burke L, Zhou X, Shikany JM, Rodriguez CJ. Dietary total isoflavone intake is associated with lower systolic blood pressure: the Coronary Artery Risk Development in Young Adults (CARDIA) study. J Clin Hypertens (Greenwich) 2016;18:778–83

8 Pase, M.P.; Grima, N.A.; Sarris, J., The effects of dietary and nutrient interventions on arterial stiffness: A systematic review, American Journal of Clinical Nutrition, 2011, 93, 446–454.

9 Sathyapalan T, Dawson AJ, Rigby AS, Thatcher NJ, Kilpatrick ES and Atkin SL. The Effect of Phytoestrogen on Thyroid in Subclinical Hypothyroidism: Randomized, Double Blind, Crossover Study. Front. Endocrinol. 9:531. doi: 10.3389/fendo.2018.00531

10 Messina M, Soy and health update: evaluation of the clinical and epidemiologic literature, Nutrients 2016, 8,754