Le Soja : bon pour la santé ?

Le Soja : bon pour la santé ?

Les produits au soja trouvent de plus en plus leur place dans l’assiette des Français. Ces aliments aux nombreux atouts nutritionnels (protéines, vitamines, fibres…) représentent une alternative de choix aux protéines animales.
Les connaissances scientifiques sur l’alimentation ne cessent de s’enrichir et de se complexifier, générant toujours plus d’interrogations sur le lien entre alimentation et santé… le soja n’échappe pas à cette tendance et de nombreuses questions se posent.
Une des principales interrogations concerne le potentiel lien entre soja et perturbation endocrinienne. L’ANSES2 dans son dernier rapport d’avril 2021 sur le sujet des perturbateurs endocriens, n’a pas sélectionné les isoflavones de soja parmi la liste des 16 substances prioritaires à évaluer.
Ces premières conclusions sont de natures à rassurer les consommateurs de produits à base de soja et ceux qui souhaitent inclure ces aliments d’origine végétale dans leur régime alimentaire. Quelques explications pour mieux comprendre ce sujet :

Que contient le soja ?

Le soja contient naturellement des isoflavones : la génistéine et la daïdzéine. Les isoflavones sont des composés naturels des plantes, qui font partie des polyphénols, présents dans tous les végétaux. Les polyphénols aident les plantes à se défendre contre les bactéries ou virus présents dans leur environnement.

Chaque plante produit des polyphénols spécifiques : dans le cas du soja, comme pour d’autres légumineuses (lentilles, pois et pois chiches, haricots), ce sont des isoflavones.

Les isoflavones, appelées aussi phyto-œstrogènes du fait de leur similarité de structure avec les hormones humaines, ont ainsi pu être associées à des problématiques de perturbation endocrinienne.

Le système endocrinien qu’est-ce que c’est ?  

Le système endocrinien (ou hormonal) regroupe les organes qui sécrètent des hormones. Il libère ces médiateurs chimiques dans la circulation sanguine, pour agir à distance sur certaines fonctions de l’organisme comme la croissance, le métabolisme, le développement sexuel, le développement cérébral, la reproduction, la fonction thyroïdienne…

Comment agit un perturbateur endocrinien ?

Les perturbateurs endocriniens altèrent le fonctionnement de la communication entre des organes, en interagissant avec le fonctionnement des hormones. Ces molécules se caractérisent donc par un effet toxique indirect, via les modifications physiologiques qu’elles engendrent.1

Quel lien avec le soja ?

Dans son dernier rapport sorti le 18 avril 2021, l’ANSES qui a pour objectif d’identifier à terme les perturbateurs endocriniens à laquelle la population peut être exposée, a établi une liste de 906 substances d’intérêt, et parmi ces dernières en a sélectionné 16 qu’elle considère comme prioritaires pour l’évaluation. Les isoflavones de soja (génistéine et daïdzéine)  ne font pas partie de ces substances prioritaires.

Néanmoins, ces dernières font partie de la liste des 906 substances d’intérêt établie par l’ANSES. Ces substances ont été recensées en raison de leur activité endocrine potenwtielle mais, selon les experts de l’anses, elles ne peuvent pas être considérées comme des perturbateurs endocriniens avant une évaluation approfondie.

À propos des isoflavones de soja, on notera la publication récente d’une revue de la littérature, publiée en mars 2021 dans la revue Critical review in food science and Nutrition. Cette revue a examiné 417 études scientifiques (épidémiologiques et cliniques) réalisées sur des adultes et des enfants, et conclut que les données scientifiques disponibles ne justifient pas de classer les isoflavones comme perturbateurs endocriniens.

Quelle place pour les aliments au soja dans une alimentation équilibrée ? 

Les aliments au soja conviennent à l’alimentation de la famille : qu’il s’agisse de boissons, de desserts, de plats cuisinés ou d’aides culinaires, il existe des produits au soja pour tous les moments de consommation, qui s’inscrivent pleinement dans une alimentation diversifiée et équilibrée. Le soja est source de protéines végétales de très bonne qualité nutritionnelle, et apporte peu de matières grasses saturées.

Le Plan National Nutrition Santé 2019-2023 préconise une augmentation de la place des légumineuses – dont le soja fait partie – dans l’alimentation des Français, afin de végétaliser plus facilement son assiette.

`Sources :

  • Mark Messina, Sonia Blanco Mejia, Aedin Cassidy, Alison Duncan, Mindy Kurzer, Chisato Nagato, Martin Ronis, Ian Rowland, John Sievenpiper & Stephen Barnes (2021) Neither soyfoods nor isoflavones warrant classification as endocrine disruptors: a technical review of the observational and clinical data, Critical Reviews in Food Science and Nutrition, DOI: 10.1080/10408398.2021.1895054
  • Avis de l’Anses Collective Expert Appraisal Report Avril 2021 –

  1. Inserm : https://www.inserm.fr/dossier/perturbateurs-endocriniens/
  2. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail