Cultivé en Chine en Mandchourie depuis des millénaires, le soja a fait son apparition en France dans les années 80, et depuis sa culture s’est développée avec succès, faisant aujourd’hui de la France le deuxième pays producteur européen derrière l’Italie.
Alternative intéressante pour les agriculteurs comme pour les consommateurs qui souhaitent adopter une alimentation plus durable, son développement est amené à s’accélérer dans les prochaines années, soutenu par une volonté nationale politique et citoyenne de réduction de la dépendance protéique, et par conséquent de freiner la déforestation causée par la culture d’un soja OGM en provenance du continent américain.
Une culture en plein essor
Le soja est une légumineuse qui a le vent en poupe, comme en témoigne l’augmentation ces dernières années des surfaces du culture, multipliées par huit en dix ans, pour atteindre 163 000 ha de soja français produit en 2019, dont 20% sont actuellement destinés à l’alimentation humaine. La filière a d’ailleurs pour ambition de passer à 250 000 ha à l’horizon 2025, afin de soutenir la demande croissante de produits au soja pour la consommation humaine.
Bien que les bassins historiques, situés dans le Sud-Ouest et le Grand Est, restent majoritaires et fournissent encore 80% de la production, la culture du soja s’étend désormais à de nouveaux territoires, à la faveur de la découverte de nouvelles variétés précoces et de conditions climatiques plus propices. La culture pourrait ainsi prochainement se développer dans des régions telle que la Bretagne* ou les Hauts-de-France**.
Un modèle de culture durable et rentable
Produire du soja selon le modèle français défendu par Sojaxa est l’un des facteurs clés de la transition agricole et alimentaire durable. Cultivé sur des surfaces à usage agricole, le soja français ne cause donc pas de déforestation. De plus, c’est une plante auto-suffisante qui capte naturellement l’azote de l’air pour assurer sa croissance. Il est par ailleurs cultivé sans engrais azotés de synthèse – fortement émetteurs de gaz à effet de serre – et préserve ainsi la qualité des sols. Enfin, très résistant aux maladies, le soja ne nécessite que très peu de traitements phytosanitaires.
Sa culture possède par ailleurs un intérêt économique pour les agriculteurs : non seulement le soja a des besoins en eau limités et souples, mais il permet aussi une bonne rotation des sols tout en étant robuste. Sa culture est donc peu coûteuse en intrants, en temps et en matériel, et convient très bien à une conduite biologique.
Un contexte politique et sociétal favorable
Le soja français bénéficie aujourd’hui d’un contexte favorable à son développement, soutenu par une prise de conscience croissante des Français sur les enjeux écologiques et sanitaires, et par une volonté politique nationale de réduire la dépendance du pays à l’importation de soja étranger, et notamment de soja brésilien destiné à l’alimentation animale.
En constante hausse, la demande de produits au soja est motivée par des convictions nutritionnelles (rééquilibrer la part de végétal vs animal dans son assiette), mais aussi environnementales : plus d’un tiers des consommateurs sont en attente d’informations sur l’origine géographique du soja, et ils sont presque la moitié à considérer importante la consommation d’un soja sans OGM***
Quant aux ambitions nationales, elles sont fortes et s’incarnent dans le Plan de Relance annoncé en 2020. Celui-ci prévoit notamment 100 millions d’euros pour un volet dédié au développement des protéines végétales afin de limiter la dépendance à l’importation de soja étranger pour l’alimentation animale, dont les conditions de production (recours aux OGM, déforestation, transport) sont massivement dénoncées par l’opinion et les acteurs publics en France et ailleurs en Europe.
L’augmentation des surfaces mentionnée plus haut répond ainsi à un triple objectifnational : garantir la souveraineté alimentaire, accroître l’autonomie sur l’alimentation des élevages, et répondre à l’engouement croissant des Français pour une alimentation respectueuse de l’environnement.
* https://opera-connaissances.chambres-agriculture.fr/doc_num.php?explnum_id=155377
***3ème baromètre Sojaxa – « Les Français et les aliments au soja », 2020